HONDURAS, Réaction de Jean-Luc Mélenchon!

Publié le par LE PARTI DE GAUCHE

Vendredi en fin d’après midi nous étions trois cent peut-être autour de la fontaine Saint Michel pour exprimer notre soutien au peuple du Honduras qui lutte pour ramener son président chassé par un putsch. Pendant la manifestation nous avons eu un appel du président Zélaya. Dimanche Manuel Zelaya tentait de rentrer par avion au péril de sa vie. A l’heure où j’écris, des centaines de milliers de manifestants déferlent dans la capitale du Honduras pour empêcher les putschistes de l’intercepter. C’est peu dire qu’une houle de dégout me monte de l’estomac en voyant quel traitement médiatique est réservé à ces évènements. Je n’ai même plus envie de ricaner en voyant la molle absence des people de la gauche officielle et des grands champions des droits de l’homme. Dommage que le Dalaï-lama Lama ne soit pas honduriens. Dommage que les élections iraniennes n’aient pas eu lieu au Honduras. Dommage qu’il n’y ai pas de gaz géorgien au Honduras. Dans cette note je raconte. Et je parle aussi de l’emprunt Sarkozy.

 

HONDURAS

Si besoin était, ces évènements du Honduras nous dispensent d’avoir demain à nous justifier auprès des belles «grandes consciences» si prompte à nous montrer du doigt et à invectiver! Nous savions que leur indignation était souvent largement suggérées par le goût de plaire utilement. A présent leur larbinage de commande ne s’encombre même plus de précaution. En dehors des heures de bureau, une fois venue la saison des vacances, les bobocrates à grosse crête, faute de commande précise venu grands centres de l’indignation mondiale, sont aux abonnés absents. Pourtant cette bataille là, au Honduras, c’est celle qui fera jurisprudence pour la démocratie en Amérique latine. Dorénavant, les années de plomb où l’on putchait impunément, peuvent être closes pour de bon. Quatre présidents latino américains attendent pour raccompagner à demeure dans sa capitale Manuel Zélaya. S’ils atteignent leur but, quelque chose d’historique ce sera produit sur le continent. Grâce soit rendue à Hugo Chavez qui n’a pas laissé faire et mobilisé tout ce qui pouvait l’être aussitôt qu’on connu la nouvelle. Coreia (Equateur) et Lugo (Guatémala) ont assumé crânement leur rôle aussi. Voyons plutôt chez nous. Des phrases ambigües, dans le meilleur des cas. Et encore! Après une longue pause de silence, le temps de savoir de quel côté était les américains. Pendant la pause cependant les arguments des putschistes tenaient naturellement le haut du pavé. Le moment venu on récapitulera ce qui s’est écrit dans chacun des grands journaux de ce pays. Comme d’habitude à propos d’Amérique latine, le PS, noyauté jusqu’à l’os, a tenu son registre de complaisance approfondie pour la droite latino et les arguments des agences du Pentagone. Ainsi quand il déclare soutenir les tentatives de conciliation du Mexique. La «conciliation» entre des putschistes et les élus d’un pays, il faut oser! C’est comme si, en 1936, on avait poussé le gouvernement républicain espagnol à la «conciliation» avec l’armé du général Franco! Allende à la «conciliation» avec Pinochet! De Gaulle avec les généraux félons d’Algérie! Pourtant le PS a osé. Depuis que je n’y suis plus, il n’y a plus aucune résistance interne à la dérive atlantiste totale de la direction de ce parti. En fait je connais la vérité. Plus personne à la direction de ce parti ne s’intéresse à l’Amérique latine. Tout est donc écrit dans des bureaux que personne ne contrôle plus du tout et qui expriment seulement les influences auxquels certains se sont volontairement soumis. Informons d’ailleurs que le Mexique ne fait aucune «conciliation» du tout, vu que le président Zélaya et les autres présidents, forts de la condamnation prononcée par L’OEA et les Nations Unies, avancent frontalement pour le rétablissement du pouvoir Constitutionnel au Honduras. D’une façon plus large, le Mexique est absent de la scène. Ce soir, je tape ces mots après avoir eu deux conversations téléphonique avec des camarades de l’entourage de Zélaya. Ils embarquent dans l’avion qui suit celui du Président. Eux ne sont pas censés atterrir au Honduras. Ils ne m’ont pas donné d’indicatiion à ce sujet. Mais tous y convergeront, dans tous les cas, le moment venu, une fois l’avion de Zélaya posé. Car, juste avant Manuel zélaya a décollé. C’est lui qui m’a appelé à la fontaine Saint Michel, vendredi. Si peu nombreux que nous ayons été, il était lui très impressionné et renforcé par l’idée qu’on se mobilisait pour son combat à Paris. Moi j’étais très ému d’entendre sa voix et je pensais à ce que nous étions en train de faire tous, c’est à dire régler leur compte aux gorilles et à leur commanditaire nord américain pour qu’il n’y ai plus jamais de putsch, et ce qui a été avec dans le passé: les arrestation et les disparitions et les tortures et tout le reste. L’autre jour j’ai eu des nouvelles des camarades de l’Uruguay qui s’activent pour la candidature de «pépé» Mujica à l’élection présidentielle au nom du «Front élargi». Pépé c’est quelqu’un, lui aussi. Il a été détenu deux ans dans un puits par les putschistes de l’Uruguay. Au total il a passé trois ans avec de l’eau jusqu’à la ceinture la moitié du temps. Compris?

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