CONVENTION NATIONALE – CROSNE – 5 et 6 décembre 2009

SAMEDI 5

La séance de la matinée du samedi a commencé ( en retard en dehors de tout quart d'heure catalan !), par le discours de bienvenue du maire de Crosne, Alain Girard, membre du PG.

François DELAPIERRE a ensuite présenté le rapport d'introduction aux travaux en soulignant :

            le chemin parcouru depuis un an,

            les évolutions du PG, notamment par l'intégration de la Gauche Écologiste

            le développement du Front de Gauche qui doit s'inscrit dans la durée.

Il a également décrit le PG en tant que référence internationale grâce aux liens qu'il tisse avec une autre gauche qui développe diverses expériences de par le monde.

François a précisé que le PG avait un devoir de réussite, qu'il n'était ni une assurane-vie, ni une fin en soi, Qu'il se devait de rester une organisation inventive, ni parti à la carte, ni parti rigide, capable d'implication et d'homogénéité politiques. Le PG, parti creuset, indique un chemin vivant, capable d'essayer, d'évaluer, de changer.

Il est aussi un lieu de forum public sur les différentes cultures qui le fondent et qui doit s'ouvrir à d'autres partenaires. Il aborde ensuite la question de l'exclusion de deux camarades ayant fait preuve d'indélicatesse envers d'autres camarades. Cette question fut diversement appréciée et fit l'objet de deux interventions lors des débats ultérieurs.

L'orateur insiste ensuite sur la nécessité d'approfondir le logo du PG en précisant en sous-titre les principes essentiels de son action. Trois mots sont proposés pour symboliser cette évolution :

ECOLOGIE SOCIALISME REPUBLIQUE

qui seront proposés à l'approbation de la Convention.

François Delapierre précise aussi que cinq membres issus de la Gauche Écologiste seront proposés pour rejoindre le Bureau National et que celui-ci décidera, lors de sa prochaine réunion, de désigner, Martine Billard comme porte-parole du PG.

Seront également proposés au vote de la Convention, la validation des têtes de liste départementales pour les élections régionales, celles-ci devant constituer un moment fort pour démontrer qu'il est possible de battre la droite en 2012.

INTERVENTIONS

Elles se sont prolongées jusque dans l'après-midi et ont permis à une quarantaine de camarades de s'exprimer. Elles n'étaient pas toutes d'égal intérêt et l'ego de certains orateurs semblait être le principal objet de leur discours, plutôt que l'enrichissement du débat collectif. Mais l'essentiel fut intéressant et susceptible pour le parti, d'en tirer des enseignements.

Les interventions liées aux questions sociales et écologiques, à la nécessité de s'opposer au productivisme et au consumérisme furent très nombreuses, parfois pertinentes, parfois redondantes. Les questions de l'école de la République et de la laïcité furent abordées à plusieurs reprises, ainsi que celle du féminisme.

Pierre Bret fit un rapport intéressant sur les travaux de la Commission de Démocratie Interne, rapport qui sera bientôt accessible à tous les adhérents par internet et sur lequel chaque camarade est invité à intervenir afin d'enrichir ce travail avant l'approbation des statuts au Congrès de juin 2010.

Marc Dolez est intervenu longuement pour préciser les grands axes de notre réflexion, revenant sur le caractère innovant de notre parti, parti creuset réalisant la fusion des traditions et des histoires diverses des camarades qui le composent, le PG pouvant être considéré comme l'antichambre du Parti de la Gauche que nous voulons construire.

Nous ne sommes pas là pour nous compter pais pour être utiles au service du peuple. Nous devons avoir des convictions mais non des certitudes et nous frotter aux autres.

Marc Dolez a insisté sur la nécessité de reprendre le combat historique de l'émancipation lié à, celui pour le socialisme. Nos concitoyens se demandent si le socialisme est possible sans retomber dans les erreurs passées. Nous devons relever le défi.

Ce défi se décline en trois plans : le défi social, le défi écologique, le défi démocratique.

A ces trois défis doivent correspondre des réponses nouvelles en terme de contrat social, de planification écologique et de refondation démocratique et républicaine.

Le contrat social doit :

   -  modifier le partage des richesses par une nouvelle fiscalité et l'introduction de la gratuité

   -  reconstruire la protection sociale

   -  changer la logique économiques 

   -  s'approprier les biens communs.

La planification écologique doit aboutir à la transformation des modes de production et de consommation, à l'invention d'un nouveau modèle de progrès humain, respectueux des écosystèmes, par l'analyse des besoins et la définition des moyens.

Face à l'aliénation idéologique actuelle, cette planification suppose aussi une bataille culturelle.

Répondre au défi démocratique découle du fait qu'il ne peut y avoir de transformation sociale sans participation active des citoyens. Il ne suffit pas d'une refondation des institutions. Il faut une démocratie jusqu'au bout qui déborde les institutions.

La restauration de la démocratie parlementaire permettra d'apporter la démonstration qu'elle doit s'étendre à toutes les institutions.

Marc Dolez aborde également la grande question de la laïcité, de la démocratie éducative et culturelle et de l'exigence d'égalité.

D'où la nécessité du débat sur le Parti. Débat interne sur nos visions différentes complété par un débat externe, le tout permettant de définir le socle identitaire du Parti, ce qui nous rassemble.

SYNTHESE DES INTERVENTIONS par Claude DEBONS

-        l'école et la laïcité : un forum particulier va être ouvert

-        Féminisme : la commission fera  prochainement des propositions

-        Agriculture et alimentation dans le monde : un forum sera bientôt ouvert et une entrevue avec la Confédération Paysanne est déjà prévu.

-        Souveraineté et citoyenneté : lié à la résidence, communauté de destin, de présence, de projets.

-        Collectivités publiques gérées par l'autre gauche : résistance, expérimentations. Candidats au pouvoir pour le changement social, écologique et démocratique.

-        Sur la scolarité des jeunes enfants, la rédaction sera reprise car elle porte à confusion dans sa version actuelle.

-        Sur la sécurité la réflexion se poursuit et des propositions précises seront faites avant juin.

-        Pas de divergences entre remise en cause du productivisme et la question sociale. Aspects complémentaires

-        Sur l'appropriation des moyens de production, plaidons pour que le secteur socialisé soit dominant, dans l'intérêt général et pour la satisfaction des besoins sociaux.

-        Émancipation collective et individuelle. Leçons tirées de l'histoire. Elles se nourrissent mutuellement dans une libération commune.

-        Mobilisation pour les sans-papiers, féminisme : nous devons répondre présent

-        Protection sociale : principes insuffisamment développés. Urgence d'étudier la question des retraites : Forum

-        Sécurité Sociale et assurance maladie : réflexion sur ces droits avec ou sans lien avec le travail.

-        International : insuffisance sur les relations de la France avec ses ex-colonies ainsi que de l'Europe avec l'Afrique. Également question de la Palestine.

-        Développement de la question de l'Europe.

-        Médias: actuellement, insuffisance de la réflexion

-        Nécessité de l'intervention du PG dans les entreprises. Réflexion sur les moyens à créer pour cette intervention.

Pour conclure le processus de réflexion se poursuit. Aucun amendement (1000) n'est rejeté. Tous sont ou seront étudiés pour le congrès de juin. Un texte toiletté sera disponible vers la fin janvier.

VOTES DE LA CONVENTION

Sur le texte « Horizons d'avenir » une écrasante majorité (je n'ai pas retenu le chiffre) est pour

Sur l'intégration de 5 membres d'ex-gauche-écologiste : seulement 3 abstentions.

Sur l'ajout des mentions ECOLOGIE SOCIALISME REPUBLIQUE en sous-titre de notre titre PARTI DE GAUCHE, le vote a été plus difficile, moins pour des questions d'oppositions au principe que parce que, d'une part le sujet n'est pas venu en discussion, d'autre part beaucoup de délégués n'étaient pas mandatés par leurs comités. Après un certain flottement, résultat final :

263 pour – 22 contre – 57 absentions. Les deux délégués des PO, bien que n'étant pas mandatés on choisi de voter pour en raison du fait que ces trois mots ne nous ont pas semblé trahir l'esprit du PG, bien au contraire. Si vous n'en êtes pas d'accord vous pourrez nous donner la fessée.

DIMANCHE 6

La matinée a été consacrée à l'écoute de nombreux discours aussi brillants les uns que les autres, de ces discours qui vous mettent la chair de poule. C'est vrai qu'il faut toujours se méfier de l'art oratoire parce qu'il peut être techniquement enthousiasmant et politiquement décevant. Là c'est sans réserves que je me suis senti, avec  Aurélien, très bien dans mes baskets de camarade partisan du Parti de Gauche. J'ai le sentiment que nous sommes entrain de créer un mouvement historique et qui pour la première fois depuis longtemps me laisse espérer que réellement, un autre monde est possible. Cela donne envie d'en être et d'en naître.

Nous avons donc entendu (pardonnez les fautes d'orthographe), Éric Cocquerel, Hélène Franco, Marc Giquen, Elisa Martin, Guilhem Deries, Pascale Le Néouannic, René Revol, Nelson Itori Estrada, Martine Billard et en final Jean-Luc Mélenchon, égal à lui-même dans sa faconde, son enthousiasme, sa rigueur politique et sa faculté d'invention. Je ne ferai pas un résumé de son intervention car nous l'aurons sur le site mais je vous dirai seulement qu'à un moment il s'est défini comme un « poète en politique », ce qui pour moi exprime la plus belle des qualités. Alors restons convaincus, convaincants et poètes car l'utopie et la poésie vont de concert sur la route d'un futur meilleur.

Mais je ne peux conclure ce rapport non exhaustif et certainement très imparfait sans vous dire que René Revol, notre tête de liste régional a fait un tabac lors de son intervention sur l'aspect social de notre engagement. Dommage que Georges Frèche ne l'ait pas entendu car il aurait aussitôt compris que sa candidature n'avait aucun sens ...