LA DROITE CHERCHE À NOUS INOCULER LE VIRUS DE LA XENOPHOBIE. Désespérément

Publié le par Vincent

carte identite brassens

Vous avez remarqué cette odeur ? Il doit y avoir quelque chose qui commence à pourrir dans un coin de notre charmant pays. Ce petit pays que beaucoup nous envient, vous savez, la diversité des paysages, la bonne chair, la liberté, l’égalité, la fraternité a comme des relents de… Ca tourne autour de l’idée de nation, de nationalité, d’identité nationale, voilà : des relents de xénophobie, la peur, la haine de l’étranger. Quand ça va mal, la solution démagogique, c’est de désigner l’étranger comme bouc émissaire. Nos parents ont connu cela en des temps de « renouveau national » dont nous ne sommes pas très fiers.

La xénophobie, l’état s’en sert à tour de bras et sa propagande n’a pas de cesse. A chaque jour sa petite touche : la jungle, les ghettos, retours au pays natal même s’il est en guerre, quotas d’expulsion, charters, immigration choisie, ministère de l’identité nationale, mariages blancs, mariages gris (sic), traques dans les gares et à la sortie des écoles, délit d’entr’aide et de solidarité, autant dire d’humanité, jeux de mots des ministres, ambigus et téléguidés.

            Nouvelle « touche », les préfectures réactivent avec zèle un traitement discriminatoire initié depuis plus de vingt ans à l’encontre des Français nés à l’étranger ou nés en France de parents étrangers ou devenus français par naturalisation. La Ligue des Droits de l’Homme dénonce :

            « À l’occasion du renouvellement de ses papiers d’identité, il est maintenant demandé systématiquement à chacun d’entre eux de faire la preuve de sa nationalité française. La situation continue de s’aggraver : d’une pratique qui se cantonnait à la carte d’identité, la délivrance du passeport fait désormais l’objet des mêmes attentions et on en arrive à l’ouverture d’un bureau spécialisé pour ces Français « différents ».

Au-delà de l’avalanche de preuves réclamées, de la difficulté de reconstituer des parcours que l’histoire de la France ou du monde a bouleversés et de la répétition stupide des mêmes demandes à chaque renouvellement, imagine-t-on ce que représente cette mise en cause directe de la personnalité de chacun et le réveil douloureux de souvenirs souvent dramatiques ?

Il y a quelque chose d’intolérable à faire ainsi de millions de Français d’origine les plus diverses des personnes suspectes a priori de fraude, puisque ce sont à elles de prouver leur nationalité et non à l’administration de démontrer une fraude ou une erreur (comme le veut le droit, à ma connaissance) . Cette attitude est d’autant plus vexatoire qu’en vertu de l’article 21-13 du Code Civil, la nationalité de ceux qui ont vécu en tant que Français depuis plus de dix ans ne peut plus être contestée.

Nous dénonçons une logique résultant d’une peur de l’Etranger, dont il importerait de se prémunir à toute force, y compris en suspectant des millions de Français. Et parce que nous refusons que ces situations se règlent par des passe-droits en faveur de ceux qui ont les moyens de protester contre de telles discriminations, nous exigeons que le gouvernement y mette un terme et rétablisse un traitement normal et égal pour tous de la délivrance des pièces d’identité. »

            De nombreux témoignages apparaissent dans différents journaux, qui nous soulèvent le cœur. Madame le Docteur Décant-Paoli, elle même blessée par ces tracasseries, termine son témoignage par ces mots : Surveiller et punir, écrivait Michel Foucault pour dénoncer les procédés de « la fabrication de l'individu disciplinaire », vérifier et exclure, dit aujourd'hui notre Ministère de l'Intérieur pour se « protéger » d'un Autre qui dérange toujours à l'évidence... Doit-on rappeler que nos institutions se doivent d'être au service des valeurs fondatrices de la société française ? À opposer ainsi la Loi républicaine contre un règlement illégaliste, absurde et inique, toute société est en voie de perdre son âme. La mienne a été offensée et humiliée.  Jean Marc Ayrault interpelle le ministre de l’Intérieur. Ca bouge, les Français mettent le holà.

A la suite de toutes ces indignités, il y aura bien quelques voix qui vont glisser de l’extrême droite vers la droite « décomplexée », mais rien de significatif et on s’en fiche : la mayonnaise ne prend pas. Le peuple d’ici est bon enfant, nous aimons les étrangers et ils nous le rendent bien ! Nos enfants épousent

            Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,

Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne,

comme l’écrivait Baudelaire, mais beaucoup d’autres encore, de toutes sortes, venus d’au-delà des mers et des océans. Nos petits enfants rient quand nous essayons leur accent en parlant leur deuxième langue et leurs couleurs nous charment. La boulangère berbère ne mange pas notre pain et le médecin africain nous soigne avec des gri-gri bien d’ici.

            Complètement obsédée par « l’intégration », que la droite au pouvoir en profite bien car le peuple commence à rêver de sa « désintégration ». Nous commençons à nous sentir mal,  un peu comme les Américains sous Bush.

Publié dans Société

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article