non à l'ouverture d'un camp d'internement des étrangers !

Publié le par Roland Laporte

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Centre de rétention du Mesnil 2 :
non à l'ouverture d'un camp d'internement des étrangers !

Alors que les audiences du procès des inculpés de l'incendie du centre de rétention de Vincennes se poursuivent, l'administration s'apprête à créer à nouveau les conditions d'un drame.
La construction du nouveau centre de rétention du Mesnil-Amelot (77) est achevée. L'ouverture est prévue dans quelques semaines. Avec 240 places de rétention, ce centre sera le plus grand de France. Il s'ajoutera au premier centre de rétention du Mesnil-Amelot qui compte déjà 140 places. 
L'entrée en fonction de ce véritable camp marque une nouvelle étape de ce que les associations de défense des droits des migrants ont qualifié depuis 2004 d'industrialisation de la rétention. D'exceptionnel, l'enfermement des personnes en situation irrégulière devient peu à peu un outil banal de la politique migratoire.

Le centre de rétention comptera 240 places dont 40 places réservées aux familles. Il est organisé en 6 unités de vie de 40 places autour de deux bâtiments administratifs jumeaux eux-mêmes reliés par une passerelle de commandement. Une double enceinte grillagée et barbelée entoure l'ensemble du camp. Des dizaines de caméras, des détecteurs de mouvements s'ajoutent à cet univers carcéral.
Comme pour le CRA de Vincennes, l'Administration utilise la fiction de deux centres de rétention mitoyens pour contourner la réglementation : celle-ci limite à 140 places la capacité d'un centre de rétention. 
La construction envisagée de deux salles d'audiences à proximité immédiate du camp instituera une justice d'exception éloignée de tout regard de la société civile.

Un centre de 240 places représente une moyenne de 40 arrivées par jour (c'était le cas au CRA de Vincennes avant l'incendie du 22 juin 2008). Comme l'a montré la situation de Vincennes, ce type d'univers déshumanisé favorise, encore plus qu'ailleurs, le non-droit, les violences, les auto-mutilations et les tentatives de suicide. 
Les associations signataires s'opposent à l'ouverture du futur centre de rétention du Mesnil Amelot. Elles dénoncent la criminalisation des migrants et appellent les citoyens et les élus à se mobiliser contre l'internement administratif des étrangers.


Premiers signataires :
ADDE, Comede, ELENA-France, Emmaüs, Gisti, La Cimade, Ligue des droits de l'homme, Migreurop, MRAP, Réseau Education Sans Frontières, Secours Catholique, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature

Publié dans Luttes

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V
<br /> je veux bien, mais tu es un peu à côté du sujet. Si tu veux nous parler d'Emmaüs,fais-le et nous aurons peut être alors envie d'aller voir les liens. Merci d'avance.<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Avant de défendre les droits des exclus, sans papiers, etc..., EMMAÜS ferait bien de commencer par respecter ceux de ses propres travailleurs, qu'ils soient Compagnons ou salariés :<br /> <br /> - http://www.lepost.fr/article/2010/02/06/1926517_emmaus-finis-les-bla- bla-bla-et-faux-semblants.html<br /> - http://bellaciao.org/fr/spip.php?article94798#forum365473<br /> - http://lodevemaville.free.fr/spip/article.php3?id_article=963<br /> - http://www.come4news.com/emma-s,-le-piege-a-pauvres-595968<br /> - http://www.senat.fr/questions/base/2009/qSEQ090709516.html<br /> - http://uncompagnon.unblog.fr/<br /> - http://www.lecourrier.ch/index.php? name=NewsPaper&file=article&sid=444853<br /> <br /> - ETC, etc, etc.....<br /> <br /> Qu'on se le dise !....<br /> <br /> <br />
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V
<br /> Cher Roland, « Le mal est profond : c’est bien d’une nouvelle droite, populiste, sécuritaire et xénophobe qu’a accouché la rupture de 2007, peut-on lire dans l’éditorial de « LDH info », signé de<br /> J.P. Dubois, où il dénonce le sort fait aux Kurdes débarqués récemment sur une plage corse. Ils avaient été internés sur place, y compris des femmes enceintes, des enfants et un handicapé, promis à<br /> l’expulsion et dans cette attente devant être dispersés dans divers centres de rétention du continent pour séparer ces gens les uns des autres et rendre ainsi plus difficile le soutien des<br /> associations.<br /> « La manœuvre a échoué. Non seulement les médias ont immédiatement assuré une couverture nationale de cette opération de refus d’asile, mais les militants, et au tout premier rang ceux de la Ligue,<br /> se sont mobilisés autour des centres concernés. Et les juges des libertés, les uns après les autres, ont décidé la remise en liberté de l’ensemble des personnes sur lesquelles ils avaient à<br /> statuer, constatant les violations de la liberté individuelle et du droit d’asile dont elles avaient été victimes. Les contorsions ministérielles ne pourront masquer ce cinglant désaveu<br /> judiciaire.<br /> Et Jean Pierre Dubois enfonce le clou à l’endroit juste, avec les mots justes et sans les mâcher, que c’en est (hélas) un plaisir : « Cette affaire est significative de la profonde dégradation des<br /> mœurs gouvernementales. Accueillir des réfugiés en les enfermant illégalement, alors que tout demandeur d’asile a droit au séjour provisoire le temps que sa demande soit instruite ; interdire tout<br /> contact avec les défenseurs des droits et les avocats ; les séparer les uns des autres, les éloigner, les placer en rétention pour les priver de la procédure normale de demande d’asile : tout cela<br /> signifie non seulement un mépris total de la Constitution et des conventions internationales ratifiées par la France, mais aussi une volonté de traiter ses réfugiés comme (…)des indésirables à<br /> renvoyer au plus vite là d’où ils viennent. »<br /> « Car l’étranger n’est pas le bienvenu au pays de ce Président « décomplexé » et de ses zélés serviteurs, quelque soit l’enfer qu’il a du fuir et le dénuement dans lequel il se trouve. L’obsession<br /> de la fermeture des frontières balaie toute considération juridique ou simplement humaine ; le réflexe est le refoulement. »<br /> <br /> <br />
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